Engorgement des réseaux mobiles : quelle future politique pour les données ?

Posté le 08 août 2011 by Economie Nouvelle

Grâce aux opérateurs qui le hurlent sur tous les toits, tout le monde le sait : la consommation de données mobiles explose grâce à la généralisation des Smartphones et l’engorgement n’est pas loin, voir carrément déjà là.

Les consommateurs l’ont aussi ressenti, dans les zones très peuplées, aux heures de pointes la vitesse de la 3G s’écroule complètement. Quelles sont donc les politiques à mettre en place pour combattre le phénomène ?

Intéressons nous ici seulement aux politiques Data des opérateurs, indépendamment des investissements en infrastructures qu’ils peuvent faire (augmenter le nombre d’antennes, utiliser des femtocell, offrir du Wifi dans les lieux à forte fréquentation comme les gares…).

Un rapide comparatif des offres des grands opérateurs, ceux qui disposent de leur réseau propre, amène deux constatations :

  • Les offres entrée de gamme offre un Internet très plafonné (250 à 500 Mo) souvent carrément bloqué au-delà. C’est le cas des Origami style chez Orange, Carré Connect chez SFR, Evasio et Neo normal chez Bouygues n’ayant que le débit réduit après ce plafond.
  • Les offres plus haut de gamme offrent des forfaits avec 1 à 3 Go de données et jettent un voile pudique sur ce qu’il arrive après, se retranchant souvent derrière un sobre « débit réduit au-delà »

Dans l’état actuel des choses, avec des infrastructures qui n’ont pour la plupart pas été conçues pour soutenir un tel trafic il est nécessaires de mettre en place une politique de gestion Data qui garantit à tous les utilisateurs d’un réseau une utilisation optimale. Cependant, la gestion actuelle conduit à punir les gros téléchargeurs quand dans le même temps tout est fait pour les inciter à consommer un maximum de données. Par exemple avec les offres de streaming de musique plutôt que d’emporter votre fichier en mp3, vous allez téléchargez au fur et à mesure et embouteiller le réseau…

C’est alors que le bridage du débit tombe ramenant notre consommateur au début de la 3G avec de pathétiques débits incapable d’alimenter les mises à jours automatiques des 200 App qu’il n’aura pas manqué d’installer.

Pourquoi de ne pas donner à chaque abonné au début de mois un rang de priorité qui décroit au fur et à mesure qu’il télécharge. Ainsi à Paris à 19h, un gros téléchargeur sera ralentit pour laisser la place aux usagers plus occasionnels mais pourra cependant utiliser pleinement le réseau à 3h du matin un soir de semaine dans une petite agglomération.

Pourquoi ne pas mutualiser certaines infrastructures réseau dans les points de haute consommation ? Chaque opérateur payant un tarif de gros sur les données qu’il emprunte sur le réseau moins congestionné du voisin ?

A court terme, la vitesse que l’on propose peut apparaitre comme un bon argument marketing dans un marché extrêmement mature avec des taux de pénétration supérieur à 100% quand ce n’est pas carrément 130, 140 ou 150% dans certaines zones. Mais à moyen terme, et en attendant un déploiement effectif d’un réseau 4G dédié à la donnée capable de gérer cette consommation, il parait impossible aux opérateurs de répondre efficacement dans leur coin à la monté de la consommation.

Un élément déclencheur d’un changement de politique peut être l’arrivée de Free mobile, la politique de donnée du quatrième opérateur est pour l’instant inconnue, mais au vue de ce qu’il a accomplit dans l’ADSL, on peut s’attendre à une offre ambitieuse. Free Mobile bénéficiera d’un réseau limité au début en terme de couverture, mais flambant neuf et tout IP, cela lui permettra-t-il de faire pencher l’industrie vers un nouveau point de vue de la consommation Internet mobile ?

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